Ou ma réinterprétation du « Me, Myself and I »

Auteur/autrice : Charlotte de Celles (Page 6 sur 11)

Chroniques de la STM, épisode From Russia with Love

Assise dans le 24 (pour une fois que ce n’est pas le 55), mon regard vagabonde sur le sol. Multitude de pieds, quelques sacs, beaucoup de gravier. (Quand la Ville va-t-elle nettoyer les rues?) Arrêt sur une paire de talons aiguilles en cuir beige vertigineux faits de lanières savamment entremêlées. Ça crie le mauvais goût. Les orteils peints d’un rouge criard ressemblent à des boudins bien ficelés. Ça crie l’inconfort. J’essaie de m’imaginer la (le?) propriétaire des appendices en question. Je remonte le long des billots blanchâtres qui lui font office de jambes. Une jupe satinée et évasée. La culotte de cheval y côtoie le motif léopard. (Qui mangera qui?) Le regard poursuit sa montée. Un pull en coton grossier noir parsemé de logos Chanel blancs made in China. Des bourrelets qui font concurrence à mon dernier rosbif. Des seins dignes de Botero. Et finalement le visage : lacéré par l’acné, maquillé à outrance, lèvres pulpeuses trop rouges, yeux bleus trop perçants, cheveux blond brûlé par les trop nombreuses colorations. Un visage fatigué. Un visage slave. Manifestement, Natasha accepte mal de vieillir. Où va-t-elle en ce vendredi soir? Qui va-t-elle rejoindre? Une suite de noms se met soudainement à défiler dans ma tête : Michel Strogoff (Jules Verne), Catherine la Grande (Voltaire), Raspoutine (Boney M), Franfreluche (Kim Yaroshevskaya), Poutine (Poutine)… Improvisation ayant pour thème Associations libres; nombre de joueurs : un; durée : un trajet d’autobus de la STM à l’heure de pointe.

J’arrive à destination.

« Qu’est-ce qu’on vous sert? »

… Alexis Nikolaïevitch (hémophilie); From Russia with Love (James Bond)…

« Dry martini. Shaken, not stirred. »

Le transport des communs est vraiment une source inépuisable d’inspiration. Za vaché zdorovié!

Anniversaire!

Bon. Ben, ça y est. Un an de plus au compteur d’ici quelques jours. Bon anniversaire à moi! Même si je suis tournée vers l’avenir, je n’ai pas pu m’empêcher dernièrement de repasser (parfois même ressasser) le film des quelque 365 jours (ou 31 536 000 secondes, pour faire plaisir à cousin Clément 🙂 ) qui viennent de s’écouler. Je ne tiens pas vraiment de journal intime, difficile alors de tout retenir. En fait, le présent blogue se voulait un peu cela : j’y ai écrit, mais je me suis aussi censurée, pour ne pas choquer ou déranger certains yeux.  Lire la suite

Et vous, comment vous portez-vous?

Chez le gérontopsychiatre, avec Paternel :

Doc : Votre père me dit qu’il ne se souvient plus de grand-chose, mais il me dit qu’il a été marié quelque 10 ans et qu’il est divorcé.
Moi : C’est cela. Marié en ’63 à Copenhague, divorcé en ’74 à Québec.
Doc : Son ex-femme est depuis retournée en France, c’est ça?
Moi : Oui, après un bref passage à New York en 1987 et un à Montréal en 1988-89.
Doc : J’ai probablement mal compris, mais il me dit aussi qu’il a obtenu la garde complète des enfants et qu’elle n’a pas particulièrement cherché à vous reprendre.
Moi et Paternel : (simultanément) Oui
Doc : …
Moi : C’est bien cela.
Doc : La garde complète; à un homme; en 1974…
Moi : Oui
Doc : Au Québec…
Moi : Oui
Doc : (après un moment d’hésitation) Et votre mère, elle a reçu quoi comme diagnostic?
Moi : Heu…
Doc : Et vous, comment vous portez-vous?

Ou comment voler la vedette à son père pendant son rendez-vous chez le psychiatre.

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