Ou ma réinterprétation du « Me, Myself and I »

Anniversaire!

Bon. Ben, ça y est. Un an de plus au compteur d’ici quelques jours. Bon anniversaire à moi! Même si je suis tournée vers l’avenir, je n’ai pas pu m’empêcher dernièrement de repasser (parfois même ressasser) le film des quelque 365 jours (ou 31 536 000 secondes, pour faire plaisir à cousin Clément 🙂 ) qui viennent de s’écouler. Je ne tiens pas vraiment de journal intime, difficile alors de tout retenir. En fait, le présent blogue se voulait un peu cela : j’y ai écrit, mais je me suis aussi censurée, pour ne pas choquer ou déranger certains yeux. 

– Aparté –

Première résolution pour les 31 536 000 prochaines secondes? Me crisser de ces yeux-là – qui ne me lisent plus depuis longtemps anyway – et continuer de coucher sur ces feuilles virtuelles ce que je veux vraiment.

– Fin de l’aparté –

Pas vraiment de journal intime donc. J’opterai pour quelques constatations et grandes lignes. Oh, je pourrais bien repasser tout mon fil Facebook pour en extirper les principaux événements, mais je préfère y aller old school et me fier uniquement à ma mémoire… et donc nécessairement vous donner une appréciation subjective de l’année. La subjectivité n’est-elle pas de toute façon le propre de notre nature humaine? Et puis disons que j’ai pas mal jonglé avec le concept de mémoire cette année. Rendons-y hommage. Dans l’ordre ou le désordre.

*  *  *

Cette année…

J’ai rencontré Amour avec qui je file, depuis bientôt 5 mois, le bonheur (encore à apprivoiser). Mon état par défaut restera, je le crains bien, celui d’une solitaire, mais je vise attachement durable ≅ indépendance. Mots que je ne veux pas entendre ou dire toutefois : sujétion, dépendance, inégalité.

J’ai confirmé (discrètement et ailleurs que sur le web, vous l’aurez compris) mes convictions féministes, politiques et linguistiques. Je les affirmerai peut-être davantage cette année (mais toujours ailleurs que sur le web et tout aussi discrètement; et poliment; mais fermement).

J’ai perdu 10 kg.

J’ai permis à mon désormais ex-employeur d’atteindre des sommets encore inégalés en matière de réseaux sociaux (pour une langue et un créneau précis). Aujourd’hui, je constate que la quasi-totalité des efforts que j’ai fournis a été WASPisée et engloutie dans une masse informe et insipide. Je suis fière de ce que j’ai accompli le temps que ç’aura duré. Je suis triste de voir que ce sera passé inaperçu au final.

Dans la même veine professionnelle…

J’ai parfait mon anglais en vivant quasi exclusivement dans cette langue pendant deux ans.

Je me suis ennuyée de parler français au travail. J’ai maudit tous les jours de ma vie professionnelle des 365 derniers jours (et plus) pour cette raison.

J’ai essayé de faire comprendre le Québec au ROC pour me rendre compte que 400 ans de cacas nerveux des deux côtés de la « frontière » (mais surtout de l’autre, désolée) m’en empêchaient. J’ai aussi compris qu’il y a Montréal et le ROQ.

À tous mes meetings (quotidiens), je me suis sentie comme René-Lévesque à la veille de la Nuit des longs couteaux, à la différence près que je savais que j’allais ultimement me faire passer un sapin. Sans KY. Et un sapin qui ne cessait de grossir.

J’ai baissé les bras.

J’ai fait un burn-out accompagné d’un trouble anxieux.

J’ai été en congé de maladie pendant trois mois. Je m’en remets encore et je ne me suis pas tout à fait débarrassée du trouble anxieux.

J’ai ajouté une bonne dose de réalisme à ma sauce qui l’était déjà pas mal.

J’ai repris les 10 kg perdus et j’en ai rajouté 2 ou 3 de plus. Parce que prendre des médicaments, cesser toute activité, dormir sa vie et recommencer à manger à peu près normalement, c’est ce que ça donne.

J’ai appris que ma mère biologique revenait s’installer au Québec pour de bon. Je n’ai pas encore traité complètement l’information. Mon cerveau est trop concentré à terminer certains des dossiers ci-dessus et ci-dessous.

Je viens d’écrire « mère biologique » pour la première fois. Parce que j’ai décidé d’appeler un chat un chat.

J’ai décidé de retourner à ce que je crois faire de mieux : traduire.

J’ai troqué gros salaire et souffrance pour petit salaire et esprit en paix.

Je me suis débarrassée de mes dettes.

J’ai finalement demandé mon agrément auprès de (ce qui sera bientôt) mon ordre professionnel.

Je suis retournée à l’université finir ce que j’avais commencé 20 ans plus tôt.

J’ai compris qu’il y avait plusieurs catégories de gens : les vrais amis, les amis qui souffrent du syndrome de la coquerelle*, les simples connaissances qui te veulent du bien et toute la zone grise entre ces trois catégories.

J’ai compris que je ne gère pas très bien encore les zones grises. J’y travaille encore.

J’ai compris que j’ai peu de la première catégorie ci-dessus. Je me suis éloignée de la deuxième catégorie (parfois volontairement, parfois non). J’ai découvert la troisième catégorie.

J’ai fièrement ressuscité mon ordi pour mieux le voir mourir trois mois plus tard.

Je me suis finalement gâtée et je me suis payé le Mac que je voulais.

J’ai pris de plus en plus goût à la photo. J’avais prévu faire une expo, mon congé m’en a empêchée, ce n’est que partie remise.

J’ai continué d’aller aux quiz, parce que ça me fait du bien et que j’aime les gens avec qui je partage ces quelques heures de folie cérébrale.

J’ai revu mes tantes Marie-Cécile et Geneviève et la famille Paul. J’ai par le fait même cessé de me concentrer sur ma famille maternelle. J’ai dit adieu à mon oncle François. J’entends encore son rire.

J’ai passé du temps avec mes cousins et cousines, chaque fois avec bonheur.

J’ai passé du temps avec la famille proche, chaque fois avec bonheur.

J’ai vu grandir mes neveux, ma nièce et mon petit-neveu et je les ai vus profiter de la vie à sa juste mesure et comme il se doit.

J’ai accompagné mon père pendant et après son infarctus. J’ai l’ai aussi accompagné dans sa descente vertigineuse vers l’oubli. J’ai accepté qu’il oublie mon nom. Je continue de le faire.

J’ai recommencé à cuisiner et à recevoir des amis.

J’ai recommencé à courir, à aller au gym et à faire du yoga.

J’ai continué à entretenir les liens qui m’unissent à mes deux sœurs. J’ai aussi continué de les aimer, quelles que soient les situations et les distances.

J’ai essayé de faire de mon mieux.

Et je crois bien garder le même erre d’aller pour la prochaine année. Surtout pour le dernier point.

 

*Syndrome de la coquerelle : Le fait d’éviter une personne, comme une coquerelle qui se cache lorsqu’on allume les lumières, parce qu’on ne sait pas quoi dire dans une situation précise ou tout simplement parce qu’on est mal à l’aise. Remarque/aveu : Nous avons tous été la coquerelle de quelqu’un d’autre.

2 Commentaires

  1. Marie

    Hilarant ce blogue. J’adore.

    • Charlotte de Celles

      Merci Marie! Je n’ai pas eu le temps d’y écrire récemment, mais je compte bien m’y remettre d’ici peu!

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