J’ai commencé à écrire un billet de blogue un peu plus tôt ce matin pour finalement le mettre de côté. Trop déprimant. J’ai cette drôle de tendance à donner dans le déprimant quand j’écris pour le blogue et à être plus clownesque pour les contenus destinés à Facebook. Changement de stratégie donc : j’écris dans la fenêtre Facebook pour ensuite publier ici. Je sais. C’est bizarre.

Bref, je donnais dans le trop sérieux alors que je disais justement hier que j’ai besoin de joyeux dans ma vie, ces jours-ci. J’ai même traduit ce désir en une liste d’écoute disco sur Spotify. Parce que le disco, ça ne peut que faire sourire. Je continue donc ce mode joyeux et sourire avec un autre de mes décousus en rafale, histoire de bien commencer la semaine.

Le disco, ça fait sourire, mais hier ça m’a aussi donné envie de danser. Je n’ai jamais été une grande amatrice de piste de danse — à une autre époque, j’étais plus la fille en soutif qui dansait sur le bar, mais c’était pour être show-off —, mais on dirait que les derniers mois de confinement m’ont donné envie de me shaker le canayen. Cette pandémie a des effets bizarres sur nous tous. Bon, je n’ai pas franchement dansé (parce que je suis trop orgueilleuse-oui-même-tu-seule-chez-moi-certains-diraient-pognée-du-cul), mais j’ai écouté ma liste en bougeant de façon très motivée sur mon divan. Good enough.

Qui dit confinement, dit regarder beaucoup de séries sur les différentes chaînes. Avez-vous remarqué qu’il y a abus de scènes filmées du ciel (genre avec drone)? Vous savez le classique « véhicule policier que l’on voit de haut filant à bonne allure sur route isolée entourée de champs enneigés dans un pays scandinave X avec musique dramatico-mochton pour rajouter du ressenti à la scène »? Ça me gosse. Ça et les photos de type « bien-être » du même genre : le smoothie hyper coloré avec graines santé (chia, lin, citrouille, etc.) et décorations fancy placées méticuleusement dans un bol en céramique qu’entourent des mains manucurées « au naturel » émergeant à peine de manches d’un chandail de grosse laine qu’on imagine surdimensionné, mais hyper confortable? Pandémie, panne d’innovation en stylisme? Je rouspète, hein, mais c’est parce que pandémie, panne de stimulations ailleurs que dans ce qui m’entoure (et je n’habite pas grand).

Parlant de graines santé, je sais que je l’ai déjà dit, mais les graines de citrouille quasi cramées, ajoutées dans à peu près n’importe quel plat, c’est franchement la vie (avec le beurre). C’est tout.

Dans mon dernier décousu, je vous ai dit que je vous reparlerais de Toto. (Une amie m’a demandé si je parlais de Toto-le-groupe ou Toto-le-chien-de-Dorothée. Elle sera fixée.) En fait, je me questionnais. Quelqu’un peut-il m’expliquer pourquoi tout le monde semble avoir une fixation sur la chanson Africa? La première chanson, bien meilleure, qui me vient en tête quand je pense à Toto (le groupe), c’est Hold the Line. Pour Toto (le chien), c’est plutôt Ding Dong the Witch is Dead. Évidemment, génération et goûts personnels aidant, je pense plutôt à la version de Klaus Nomi dans ce cas-là. J’adorais Klaus Nomi, adolescente (encore aujourd’hui). J’ai toujours aimé et admiré les gens qui affichaient et assumaient leur différence et leur avant-gardisme. Il faudra bien que je fasse une playlist de mes années 1980 un de ces quatre. J’étais plus team new wave/alterno que pop sucrée. Je peux déjà vous donner ce scoop-là.

Parlant de sucré, j’ai décidé de me doter d’une routine matinale quasi militaire pour prendre en charge mon bien-être mental : primo, j’ai eu la confirmation définitive de mon TDAH (oui, avec une évaluation en bonne et due forme chez un neuropsy) et donc d’un besoin de mieux gérer, entre autres, mes fonctions exécutives, ma mémoire à court terme déficiente et mon manque d’attention et de focus (ou mon hyperfocus); et deuxio, en raison du point précédent et parce que j’habite dans très petit, je dois me créer des barrières entre le travail et la vie personnelle. C’est quoi le rapport avec le sucré? Ben, dans ladite routine, je dois non seulement m’habiller tous les matins, mais je dois aussi mettre des boucles d’oreilles et… du parfum, histoire de recréer l’ancien rituel de se greyer avant d’aller travailler. Là, je te vois déjà plisser du nez en imaginant un parfum sucré. Que nenni! Du moins, pas mon parfum habituel. Mais je suis effectivement tombée sur une vieille bouteille de brume pour le corps au monoï, l’autre jour. Ça ne te dit rien le monoï? J’ai passé pas mal de temps en France dans les années 1990 et au début des années 2000, chez ma mère. C’était très populaire là-bas, en tout cas. Le monoï, c’était mon parfum préféré à l’époque : tu en trouvais partout, dans les brumes pour le corps, le shampoing, le désodorisant, les lotions ou les gels pour la douche, partout, dans tout bon produit vendu à Monoprix ou Prisunic. C’est probablement l’odeur qui, avec le diésel, me fait le plus penser à la France. Ok, oui, avec le café et la cigarette. Ok ok, oui oui, le pain aussi. Comme je n’ai pas à sortir, j’ai commencé à me mettre du parfum au monoï pour me faire sourire. Je n’écœure personne (sauf le chat) et ça me rappelle de bons souvenirs. C’était la minute olfactive de ce billet.

Je vous laisse donc à ce dimanche sucré aux effluves de monoï et de Village People et de Bee Gees. J’aurais aimé pouvoir ajouter plus de trucs français à la liste, mais Spotify n’a pas tout. Sinon, vous auriez eu droit à Alain Chamfort (ok, on est à la limite de l’électro, mais je le trouve si beau encore!) et aussi (surtout) à beaucoup de Claude François. (L’avantage du blogue étant que je peux vous diriger vers les deux pièces qui manquent et qui seraient parfaites dans ma playlist.)

Je me relis et je remarque avoir couvert, sans le vouloir, presque tous les sens : du disco pour tes oreilles (et ta nostalgie, peut-être), une légère écœurantite proprioceptive pour ta vue, des graines de citrouille pour ton palais et un peu (trop) de monoï pour ton odorat. Mon billet sourire est presque complet; ne manquerait que le toucher : c’est d’ailleurs ce qui me manque le plus en ces temps de pandémie. Ça pourra faire l’objet d’un autre billet, tiens.

Bon début de semaine à toutes et tous!