Le passé a toujours eu cette (fâcheuse?) habitude de me payer des visites (in)opportunes alors que j’essaie d’aller de l’avant. Je l’ai souvent dit, j’ai parfois l’impression d’être une tortue qui essaie de se frayer un chemin dans un pot de beurre de pinottes. Mais telle une mixette industrielle qui permet de faire passer le beurre de pinottes de crunché à ultra smooth, ce passage obligé m’est souvent bénéfique.

*Cette dernière phrase est tout particulièrement dédiée aux adeptes de l’école Ne-regarde-jamais-vers-l’arrière-c’est-mal. Merci. La Direction.*

Donc, le Passé.

Il a eu ce récent lunch avec G — aka Rayon de Soleil — qui à une certaine époque (2006), avec son look digne d’un acteur en vacances sur la Riviera française, m’avait charmée (dans le sens platonique du terme) et me jetait dans de grands émois. On a parlé enfants (les siens) et boulot (bof). Rapidement, il m’a demandé des nouvelles de Ze Pétard (voir ci-dessous). J’ai décroché drelà. Et je me suis rendue compte que bien qu’il soit encore aussi beau (sinon plus; tsé les cheveux gris…), ce qui me charme aujourd’hui a bien changé. Rappel de cette rencontre : fréquenter des gens qui s’intéressent à moi pour moi. Qualités et défauts compris.

Il y a aussi eu un « verre de drink » avec JF — aka… heu… ben JF — qui était le détesté de presque tous au boulot, mais pour qui j’ai toujours eu une certaine affection. Moi petit condo pas de bolide et geek de culture, Lui grosse baraque en banlieue gros char puissant et peddler de culture. Le match parfait, quoi. Oui. Parce que j’adore les paradoxes. Sans blague. Anyway. On a parlé enfants (les siens) et boulot (bof) et potins des dernières années (rires) et nouvelles de nos familles (ouf) et aspirations (ah!) et… et tout plein d’autres trucs. Rappel de cette rencontre : ne pas perdre de vue les vrais amis. On a beau être différents et ne pas se voir aussi souvent qu’on le voudrait dans certains cas, c’est toujours gratifiant de les (re)voir.

Il y a eu ce lancement de livre où j’ai croisé de nouveau K — aka Amie-qui-n’en-est-plus-une-cuvée-2006 — avec qui j’ai entretenu une amitié tordue pendant de nombreuses années pendant qu’elle entretenait son Syndrome de Peter Pan comme une vraie championne. Et vous savez ce que je pense des gens qui n’arrivent pas à voir la réalité en face. On ne s’est pas parlé, on s’est à peine regardées, je n’ai eu aucune envie de prendre ou d’avoir de ses nouvelles. Sentiment ressenti après ce constat : sérénité. Rappel de cette non-rencontre : continuer de flusher ou d’ignorer ce qui ne convient pas. YOLO. Pas de tergiversations inutiles.

Il y a eu un « verre de drink » (ouais, je les aime bien ceux-là) avec C — aka Ze Pétard — qui fut un coup de foudre professionnel et amical et qui s’est terminé aussi rapidement qu’il s’était déclaré. Une histoire digne de Pet pis Répète : un jour, Pétard niaisa un peu Non-Pétard. Non-Pétard n’aimait pas se faire niaiser. Non-Pétard coupa les ponts et poursuivit sa route sans Pétard. Ridicule. On a parlé enfant (le sien) et boulot (bof) et d’un tas d’autres trucs vraiment chouettes. J’ai été sincèrement heureuse de la revoir. Rappel de cette rencontre : régler les non-dits le plus rapidement possible.

Il y eu également reprise de contact, au fil des dernières années, avec F — aka l’Artiste — qui fut videur dans une discothèque et qui a depuis refait sa vie. From scratch. Une histoire comme je les aime : gars parti de quasi nulle part, gros bras, activités louches, puis CTRL-ALT-DEL : remise à zéro, études en arts, commencer à peindre, arriver à en vivre. On s’est revus, on s’est comportés comme on l’aurait fait à l’époque — tous excès compris —, puis ça s’est éteint naturellement. Rappel de cette rencontre : l’histoire a beau nous faire vibrer, ça nous prend un petit je ne sais quoi de plus pour passer au niveau suivant (si on recherche ledit niveau).

Cinq rencontres qui d’une façon ou d’une autre, m’ont permis d’adoucir mon beurre d’arachides cuvée 2014. Cinq rencontres qui bizarrement me permettent maintenant d’envisager la candidature d’un jardinier amateur qui aime cuisiner le canard et le tartare, qui tripe musique comme moi, qui trouve que je fais de belles photos et qui respire la zénitude. On vous tiendra au courant.

Pis sérieux. Je l’ai toujours dit. C’est mille fois meilleur le beurre de pinottes crémeux.