Ou ma réinterprétation du « Me, Myself and I »

Catégorie : moi (Page 5 sur 10)

Le jeu des allumettes

DominionJ’ai commencé à fumer à 15 ans. Je ne me souviens plus trop où — sûrement dans un quelconque parc à Outremont; j’y traînais pas mal tout le temps dans ma folle jeunesse –, mais je me souviens avec qui et quoi : des Benson and Hedges Menthol avec ma meilleure amie Geneviève. J’ai su « aspirer » tout de suite en plus. Une vraie fille cool : pas de niaisage! Player’s Light, Dunhill, Export A (rouges, parfois jaunes, certainement pas vertes!), Marlboro, Gauloises blondes se sont ensuite succédé dans ma vie, au fil des modes, des pays et des prix, mais surtout de mes (trop) nombreux excès d’ado et de jeune adulte. J’accotais le quasi deux paquets par jour avant d’arrêter et je ne compte pas les extra consommés pendant mes sorties (qui étaient nombreuses). Bref, ça devait plus tourner autour des deux paquets bien sentis, ou aspirés, voire presque trois on a good night. Lire la suite

RIP monsieur Maringouin

Je me suis auto-opérée deux fois en quelque 40 ans de vie. La première fois, c’était en me plantant une seringue de 10 ml piquée au labo (merci nombreux cours à la faculté de médecine) remplie d’une solution sursaturée de sel afin d’occire un Staphylococcus aureus persistant sous l’aisselle droite. Je sais, S. aureus est halophile, mais je venais à peine de me débarrasser d’un copain à lui qui s’était permis de faire un party de la grosseur d’une balle de golf (merci intervention chirurgicale en clinique) et il n’était pas question que je me retape des séances de mèches à insérer dans une plaie pour drainer du pus. Oh que non! J’ai donc prié pour un phénomène d’osmose qui ferait éclater aureus. Le dieu des Gram+ fut clément. Produit utilisé : sel de Guérande. (On vient d’Outremont ou on n’en vient pas, tsé. Chez nous, c’était le seul sel dispo, bon.) Efficacité : redoutable. Douleur : j’ai mordu dans un chiffon. Fait cocasse : je n’ai plus de poils d’aisselle à cet endroit depuis. Lire la suite

Chroniques de la STM, épisode From Russia with Love

Assise dans le 24 (pour une fois que ce n’est pas le 55), mon regard vagabonde sur le sol. Multitude de pieds, quelques sacs, beaucoup de gravier. (Quand la Ville va-t-elle nettoyer les rues?) Arrêt sur une paire de talons aiguilles en cuir beige vertigineux faits de lanières savamment entremêlées. Ça crie le mauvais goût. Les orteils peints d’un rouge criard ressemblent à des boudins bien ficelés. Ça crie l’inconfort. J’essaie de m’imaginer la (le?) propriétaire des appendices en question. Je remonte le long des billots blanchâtres qui lui font office de jambes. Une jupe satinée et évasée. La culotte de cheval y côtoie le motif léopard. (Qui mangera qui?) Le regard poursuit sa montée. Un pull en coton grossier noir parsemé de logos Chanel blancs made in China. Des bourrelets qui font concurrence à mon dernier rosbif. Des seins dignes de Botero. Et finalement le visage : lacéré par l’acné, maquillé à outrance, lèvres pulpeuses trop rouges, yeux bleus trop perçants, cheveux blond brûlé par les trop nombreuses colorations. Un visage fatigué. Un visage slave. Manifestement, Natasha accepte mal de vieillir. Où va-t-elle en ce vendredi soir? Qui va-t-elle rejoindre? Une suite de noms se met soudainement à défiler dans ma tête : Michel Strogoff (Jules Verne), Catherine la Grande (Voltaire), Raspoutine (Boney M), Franfreluche (Kim Yaroshevskaya), Poutine (Poutine)… Improvisation ayant pour thème Associations libres; nombre de joueurs : un; durée : un trajet d’autobus de la STM à l’heure de pointe.

J’arrive à destination.

« Qu’est-ce qu’on vous sert? »

… Alexis Nikolaïevitch (hémophilie); From Russia with Love (James Bond)…

« Dry martini. Shaken, not stirred. »

Le transport des communs est vraiment une source inépuisable d’inspiration. Za vaché zdorovié!

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