J’ouvre le frigo. Je scanne le contenu. Rien de nouveau. Je devrais le savoir, je suis la seule à faire les courses. [Soupir]

Je sors la pinte de lait. Il en reste assez pour un bol. Ouf.

J’ouvre la pantry.

(J’aime dire pantry. Même intérieurement. Ça me rappelle Grand-maman Cécile. Je me souviens parfaitement du contenu de la pantry de mon enfance, d’ailleurs. Futur projet de dessin, tiens.)

Je sors la boîte de céréales. Toujours pas de Weetabix au supermarché : ce sera des Mini-Wheats, cette céréale surexploitée par les hommes sur les sites de rencontre qui veulent expliquer leur double personnalité de façon imagée. Et pseudo-charmante. [Soupir, bis]

Je me verse un bol généreux : de céréales, oui, mais de lait aussi. Je suis de l’école « there is never too much of a good thing ». Je n’ai jamais compris les gens qui ne font que faire tremper misérablement leurs céréales dans un fond de lait. En plus, j’adore le lait. Là, j’entends tous mes amis véganes rouspéter, mais le fait demeure : j’étais assurément un veau dans une ancienne vie.

Frisou a déjà compris ce qui se passe. Le nez fin du félin. (Ok, et aussi le Pavlov de ses 16 dernières années passées avec moi.)

Je m’assois sur le divan et je commence à déguster. Le chat s’empresse de m’y rejoindre.

[Je prends deux morceaux dans la cuillère]

Miaou

[Je porte la cuillère à ma bouche]

Miaou-ouuu

[Le chat me passe sur les cuisses]

Miaou

[Je lève le bol au-dessus du chat]

Miaou-ouuu

[Le chat fait bouger stratégiquement sa queue pour tenter de s’approprier le bol et son contenu et me chatouille le visage en passant]

Miaou

[Je tousse des poils et je baisse la queue du chat]

Miaou

[Je pousse le chat en bas du divan]

Miaou-ouuu-ou

Et ainsi de suite jusqu’à ce qu’il ne reste qu’un fond de lait… que je donne évidemment au chat, convaincu d’avoir gagné sa bataille.

La vie est faite de petits rituels. Même de ceux entre un Felis silvestris catus et sa maîtresse (bien domestiquée).